Wild Tigers I Have Known

Textes et images

posté le 29-06-2009 à 11:17:49

Dessin

 


 
 
posté le 29-06-2009 à 11:15:04

 


 
 
posté le 29-06-2009 à 11:07:42

L'Homme Rond

L’homme rond   Le ciel. Bleu. Il fait bleu. Je suis avec un homme rond. La fête foraine est ouverte. Nous sommes dedans. Une caravane - pomme d’amour est à côté. Ca sent. L’homme rond me sniffe. Deux indiens, torse nu, peau brune, arrivent à grandes enjambées. Ils ont l’air de s’embrasser. Au bout d’un moment, je vois qu’ils s’embrassent le menton. Et puis, l’image se met en noir et blanc. Un serpent jeté s’enroule autour du cou d’un indien, et puis deux, et puis trois et puis une multitude. Son cou est noir, et l’autre indien, comme son miroir, a lui aussi des serpents autour du cou. Des serpents longs, de longue taille, très grands comme des cheveux. Entre les deux, un p’tit insecte aux longues mandibules nous fait coucou : « Coucou ! ». Il est entre les deux, je le vois qui remue ses pattes et ses gros yeux noirs qui bougent. L’homme rond me dit qu’il a trois boules, moi j’en ai deux. L’homme rond les fait rouler, elles marchent les boules, il veut tuer les serpents, il veut écraser le p’tit insecte, il veut embrasser le menton des indiens sans se faire piquer.  Avez-vous dit quelque chose ?Non, je n’ai rien dit, je vous jure que je n’ai rien dit !
 


 
 
posté le 29-06-2009 à 11:04:55

ADEC 35

 

 

 


 
 
posté le 29-06-2009 à 11:02:19

Le Cirque

  1   Est-ce que je suis obligée d’y aller ?  Je me rends à un rendez-vous, une rencontre, un entretien, un point de convergence, un endroit où on se voit, je prends ma voiture vers le lieu des croisements, enfin j’espère, tout droit, il y a bien peut-être une rue à droite ou une rue à gauche où il faudra bien tourner, peut-être, je suis presque rendue, là où je vais il y a plusieurs étages, un bâtiment et un grand terrain vague, à côté, désert, un parking en terre battue, je continue à conduire et bientôt, j’arrive, et voilà que j’aperçois un cirque, géant, un chapiteau, plein de numéros et des costumes qui vous invitent, semblerait-il, je vois le cirque qui défile depuis ma voiture, ou je défile moi devant le cirque, et le bâtiment se présente à son tour, carré, froid, bétonné, je suis toute proche, et j’ai envie d’aller au cirque, et je me souviens enfin que c’est un entretien, et je n’ai plus envie d’y aller, j’ai peur, je veux voir des éléphants, les gens qui t’entretiennent qui t’absorbent sont des éléphants, sous leurs sabots, je vais me retrouver, les chevaux et les ânes m’attendent, ça va se passer dans une salle blanche avec des tables de lycée, des cerveaux qui se font face, plusieurs têtes contre une, des longs cous et des becs qui picorent mes tics, je suis encore dans ma voiture, je vois un monsieur Loyal au loin qui aide les voitures à se garer dans le parking, moi je veux être garée aussi en ligne, je ne vois pas le bâtiment qui arrive vite sur moi, ma voiture décide de s’envoler, je vais droit dans le mur, dans la gueule du loup, en fait je ne sais pas ce qu’il y a dans cette salle qui me fait peur comme ça.    2   J’y étais vous dis-je !  La place dans la petite commune est recouverte de brume, et moi je suis là devant à regarder ce qui s’y passe, une nuit toute jeune l’assombrit. Personne, la place est vide. Des stands clairsemés attendent les joueurs, mais ils ne viennent pas. Un stand de tir se met à tirer tout seul : « le son, ça appâte le client », se dit-il. Un accordéon se tient tout rutilant sur son étagère. J’avance et à peine fais-je quelques pas, une farandole de gens tout en noir apparaît, s’arrête, tient une pose chorégraphique : ils se tiennent tous la main dans des positions loufoques, je ne vois pas leur visage, ils tiennent au milieu une poupée en chiffon blanc, je ne vois que ça, je sais qu’ils m’annoncent quelque chose : quelqu’un est mort, un gong retentit et ils s’en vont. J’entends l’accordéon, il s’est mis à jouer, las d’attendre qu’on presse ses boutons. Qui est mort ? Je me dis qu’il faut que je le découvre, qu’on attend de moi que je résolve cette affaire. La brume s’épaissit, et voilà la farandole noire qui revient, elle s’arrête, prend une pose et repart dans le brouillard. La poupée c’est la personne qui manque, c’est le mort. Je réfléchis. Si je pars, que personne ne reste là, à attendre et donc que personne ne manque à personne, qui va se soucier de vouloir la clé de ce mystère ? On s’en fiche si on n’est pas là !  


 

  3   Après qu’on a connu la mort, à quoi bon vivre  C’est délicieux, vous savez, quand on est invité chez des gens. Là, à l’instant, je m’en vais suivre ce vieil homme, il pue un peu, je suis d’accord, mais je suis sûre que sa maison n’est pas recouverte de merde de chien, peut-être, est-ce une maison difficile à atteindre, au milieu de la mer ? Si ça se trouve, elle est sur pilotis, et moi, je vais devoir ramer avec mes petits bras frêles, mais quelle aventure ! En fait, sur le chemin, je vis de loin quelque chose qui ressemblait à un échafaudage, point de murs, des ampoules nues au plafond, un entrelacs métallique. A la porte, qui était une porte de saloon, mon compagnon appela « eh ! campanero ! » On nous ouvrit, un saloon enfumé et rempli de cowboys ivrognes se présentait sous mes yeux. Je pris l’escalier qui montait vers les chambres des putes. Je croisai dans le couloir une jeune femme qui me ressemblait, elle portait comme moi une robe de chambre. Quand j’arrivai dans sa chambre - horreur ! - les draps étaient couverts de sang et sentaient le sexe, un meurtre venait d’être commis, mais sans cadavre ! Les regards se tournèrent vers moi, accusateurs. Ai-je bien compris ? Je pris une porte et tombai de l’autre côté. Si, si, c’est délicieux, même sur terre.  


 

 4   Dans ma tente j’ai appris à revivre   T’inquiète pas ma chérie la bonne nouvelle va arriver.  Je ne m’inquiète pas, je suis dans ma tente en haut d’une colline, protégée des orages, des ouragans et des pélicans. Je suis dans mon duvet doux qui m’enveloppe et dans ma tente. Je suis dans mon pyjama de coton qui recouvre bras, jambes, ventre, poitrine, genoux, dos, cuisses, coudes, fesses, sexe, dans mon duvet et dans ma tente. Et je suis dans ma peau, protégée, qui recouvre mes os, mon foie, mes reins, mon cœur, mes muscles, mon estomac, mes intestins, mes nerfs, mes ligaments, ma rate. Je ne crains rien. Je suis dans ma tête, et dedans, il y a tout ce qui est hors de moi, il y a tout le monde, tout l’univers dedans, l’extérieur est dans moi. Compris ! Dans moi. 


 

 5   Substance mer, épilogue   Terre, air, comment est-ce ? C’est tomber. Monsieur lion se fait enculer sur la plage, et croyez-moi, c’est dur pour un lion de se faire enculer comme ça ! Tandis que le petit chat blanc est en l’air en train de se faire bronzer. Monsieur lion se débat, mugit, montre les crocs mais rien n’y fait, et le chat pendant ce temps perd de l’altitude. Le lion décidément continue à se faire mettre, et là le chat tombe dans l’eau. Le lion crie comme une femelle, il doit se sentir un peu honteux. Et le chat est dans l’eau et il coule. Bon, monsieur lion n’en peut plus, mais vraiment plus ! Le petit chat blanc, maintenant, est tout gonflé. Le lion s’écrase. Le chat est mort, il flotte, la mer l’engloutit. La mer vient à présent vers le lion, et lui demande s’il a envie qu’elle le protège. Monsieur lion répond qu’il veut rejoindre le petit chat blanc.
 


 
 
 

Ajouter un commentaire

Pseudo : Réserve ton pseudo ici
Email :
Site :
Commentaire :

Smileys

 
 
 
Rappel article